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modèle de composition du français

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Message  JCS Jeu 28 Mai - 10:24

je m'aperçois avec horreur que les notes ne sont pas passées. Il faut que je trouve le moyen de le faire, sinon je vous enverrai un fichier normal en modèle. Je ne trouve pas non plus le moyen de coller des fichiers joints dans ce fichu forum. Si quelqu'un sait comment il faut faire, qu'il ait l'obligeance d'éclairer ma lanterne.

101. L’échange entre Diomède et Glaucos


L’échange entre Diomède et Glaucos, qui est raconté chez Homère, est passé en proverbe, chaque fois que nous voulons signifier un échange inégal, c’est-à-dire quand on rend des choses de valeur moindre pour des choses de valeur supérieure, c’est-à-dire de l’or pour du bronze. En effet, au livre VI de l’Iliade*, le poète introduit un certain Glaucos, fils d’Hippolochos, chef des Lyciens, plus hâbleur et fanfaron que pugnace. En face de lui, un Diomède subtil et rusé. Les deux s’engagent pour se battre en combat singulier. Mais Diomède demanda à Glaucos s’il était un homme ou un dieu. Glaucos se lança alors dans un long discours sur la lignée de ses origines. Il expliqua que sa patrie était la Lycie et sa cité Éphyra. Diomède, en grec qu’il était, comprit la stupidité de ce barbare par l’arrogance de son discours et il pensa qu’il ferait mieux de le ridiculiser que de le tuer. Il lui répondit alors que leurs ancêtres respectifs avaient entretenu depuis longtemps des relations d’hospitalité et qu’ils s’étaient échangé entre eux ces cadeaux d’accueil que l’on nomme xénia. Puis il planta sa lance dans le sol et entreprit de l’exhorter à oublier leur combat présent et à renouveler entre eux l’amitié que leurs ancêtres avaient partagée. Qu’ils s’invitent mutuellement, l’un en Lycie et l’autre à Argos, dès qu’ils seraient rentrés chez eux sains et saufs. En attendant, s’il leur arrivait par hasard de se rencontrer, qu’ils s’abstiennent de se combattre, en raison des lois de l’hospitalité. Néanmoins, qu’ils se comportent avec les autres selon les lois de la guerre. « Cependant, dit-il, afin que nous n’ayons pas l’air d’obéir à la trahison plutôt qu’à l’hospitalité, échangeons nos armes, de façon à ce que le reste de l’armée comprenne que nous sommes liés par l’amitié de nos ancêtres. » À ces mots, chacun descend de cheval et ils se tendent la main droite en signe de fidélité, comme si, en échangeant leurs armes, ils avaient scellé un pacte d’alliance, quoique parfaitement inégal.

Alors, dit Homère, Jupiter dépouilla le stupide Glaucos de son esprit,
En lui faisant échanger immédiatement ses armes avec le fils de Tydée
Et en lui donnant de l’or pour en recevoir du bronze.
Ce fou a donné une chose qui vaut cent bœufs
En échange d’une qui vaut à peine neuf veaux minables.

Cet adage a été utilisé par les auteurs les plus réputés. Dans Phèdre*, Platon fait répondre Socrate à Alcibiade selon son habitude, que celui qui désire s’enrichir ferait mieux d’échanger la beauté du corps contre celle de l’esprit, et contre ces choses, qui sont de l’or véritable, tu voudrais échanger du bronze, (bien que le traducteur se trompe en traduisant bronze par cuivre).
De même, Aristote, au 5e livre des Morales*, à propos de la justice : Et celui qui donne ses biens, à la façon de Diomède qui donna ses armes à Glaucos, comme dit Homère, etc.
Plutarque, écrivant contre les Stoïciens*, y tourne la chose élégamment lorsqu’il dit que l’échange de Glaucos fut moins inique parce que les armes de fer sont plus utiles aux combattants que celles en or. En revanche, que celui qui fait passer le bien-être physique avant la prudence, ou bien celui qui délaisse la vertu au profit du bien-être physique, celui-là échange vraiment de l’or contre du bronze.
Cicéron, dans le livre VI de ses lettres à Atticus* : Je réponds à tout, mais pas, comme tu l’as souhaité, de l’or contre du bronze, car j’ai répondu du pareil au même. Cicéron explique ainsi les deux proverbes : du pareil au même signifie une compensation égale alors que de l’or contre du bronze signifie un échange inégal.
Pline le Jeune, dans ses lettres à Flaccus* : Tu recevras ces lettres stériles et d’une ingrate simplicité , mais qui n’égalent même pas l’habileté de Diomède quand il échangeait ses cadeaux.
Martial, dans ses Épigrammes* :

Toi, Glaucos, je pense que tu n’as jamais été aussi stupide,
Toi qui as donné de l’or, à celui qui te donnait du bronze.

Au livre II des Nuits attiques*, Aulu Gelle compare le texte de Ménandre lui-même, qu’il a traduit, avec la traduction qu’en a faite Cécilius . Pour montrer à quel point celle-ci a dégénéré de la beauté grecque : Par Hercule, dit-il, leurs valeurs ne sont pas plus inégales que celles des armes de Diomède et de Glaucos.
Il est également fait mention de cet adage dans l’introduction des Pandectes du droit romain*, en ces termes : À notre époque, on a observé que les lois avaient été modifiées aussi considérablement que chez Homère, le père de toute vertu, quand Glaucos et Diomède s’échangent des objets tellement dissemblables.
Suffisamment parlé de Justinien , cet homme, pour parler franchement, trop vaniteux et qui se plaisait à lui-même plus que de raison, au point d’estimer ses compilations et ses délires meilleurs que l’ensemble des volumes de lois de tant d’hommes très savants.
Même si je ne m’étonne de rien, j’ai terriblement honte des élucubrations de je ne sais quel commentateur sur ce passage. Mais, qu’y a-t-il d’étonnant à l’ignorance de ces gens qui méprisent décidément toute l’Antiquité ? D’ailleurs, il faudrait avoir honte de la profession même de juriste, encore plus que de l’insolence de ce bouffon qui s’affirme l’interprète du droit et ne craint pas, dans un domaine qu’il ignore totalement, d’introduire une fable complètement ridicule, qu’il ne tire pas des auteurs, mais de ses rêves. C’est vraiment une honte, et je m’étonne beaucoup de trouver des docteurs [en droit] qui enseignent sérieusement une telle ineptie que je ne qualifierai pas même d’ignorante, mais d’absurde dans les écoles publiques, comme si c’était une trouvaille brillante, alors qu’ils ne se rendent pas compte que cette fantaisie n’a aucun rapport avec ce que dit Justinien. En effet, ce dernier veut dire qu’on a abandonné les livres inutiles et ennuyeux au profit de nouveaux qui sont meilleurs et plus courts, donc que cet échange est vraiment inégal. Le commentateur, quel qu’il soit , a imaginé la fable que c’était un échange égal, car chacun avait sûrement donné ce qu’il avait en trop, en échange de ce dont il avait besoin.
Donc, convenons d’utiliser cet adage chaque fois que l’on pense que le service rendu ou le cadeau est largement supérieur à sa rémunération, ou l’inverse ; ou bien chaque fois que quelqu’un a augmenté sa fortune aux dépens de sa réputation ; ou a obtenu un poste en sacrifiant la morale, ou a trouvé une fortune brillante au prix de la tranquillité de l’esprit, ou est entré dans l’amitié du prince, mais en perdant celle du Christ.

102. Les rois ont beaucoup d’oreilles et d’yeux


Les rois ont beaucoup d’oreilles et d’yeux, parce qu’ils observent par leurs espions les faits et dires de chacun. Cela provient d’un opuscule de Lucien intitulé : Sur ceux qui sont aux gages des grands*, et aussi de son Contre un bibliomane ignorant*.
Aristote s’en souvient au livre III des Politiques*. Les Grecs nommaient ce genre d’hommes des espions. Darius le Jeune fut le premier à les employer, car il se défiait de lui-même. Denys de Syracuse ajouta des mouchards, au dire de Plutarque*.
La métaphore utilisée ici est la suivante : pour les rois, les espions sont partout autant que s’ils étaient leurs yeux, et leurs nombreux indicateurs leur servent d’autant d’oreilles. Il ne leur manque pas non plus d’innombrables pieds et mains et même de ventres. On voit ainsi combien les tyrans sont des monstres et combien il faut les craindre, autant à cause du nombre de ces yeux qu’ils envoient partout, de ces oreilles qui sont aussi longues que celles des ânes, de leurs mains, de leurs pieds, de leurs ventres, sans parler du reste qui est peu convenable.
Aristophane, dans Les Acharniens, nomme Pseudartabas l’œil du roi*, parce que c’est par lui que le roi apprend ce qui se passe.
Dans un autre sens, chez Euripide, Andromaque nomme son fils l’œil de sa vie* :
Un seul fils m’était resté, l’œil de ma vie,
Pour cette raison qu’il avait été l’unique satisfaction de sa vie. En effet, il n’y a rien de plus précieux que l’œil. C’est pourquoi nous nommons ceux que nous aimons la prunelle de nos yeux .

103. Les rois ont le bras long


Ovide écrit* : Ne sais-tu pas combien les rois ont le bras long ?
Ce qui signifie vulgairement : Méfions-nous des rois car ils ont les bras très longs. Évidemment parce que leurs serviteurs, qui leur tiennent lieu de bras, peuvent frapper ceux qui sont loin d’eux. Cela peut aussi se rapporter au temps où si les rois se cachaient en permanence, ils avaient souvent coutume de châtier un jour ou l’autre ceux contre qui ils avaient des griefs, comme l’atteste Homère, au chant I de l’Iliade*, où Calchas dit ceci :
Le roi est un dieu tant qu’il s’en prend à un inférieur.
Même s’il digère maintenant sa fureur extrême,
Par la suite, il conserve sa haine jusqu’à ce qu’il assouvisse sa vengeance.

104. Chasser un clou par un autre


Chasser un clou par un autre, tu as remplacé une cheville par une autre, c’est à dire un mal par un autre.
Lucien, dans L’Ami du mensonge* : Et ils disent que tu chasses un clou par un autre. Dans l’Apologie* aussi : Je crains que si je joignais à la tentative de crime l’accusation de flatterie, j’aie l’air d’enfoncer un clou avec un autre, un [crime] bénin avec un grand.
Aristote, à l’avant-dernier chapitre du livre V des Politiques*, écrit que les gens malhonnêtes et flatteurs sont les amis des tyrans. En effet, ils sont les seuls à leur être utiles, en tant que mauvaises gens pour de mauvaises actions. Et les méchants sont utiles pour faire le mal, le clou par le clou comme dit le proverbe (on sous-entend : « est poussé »).
Synésios à Olympios* : Les méchants étrangers font du tort à l’Église, attaque-les ! car les chevilles chassent les chevilles.
Saint Jérôme au moine Rusticus* : les philosophes du siècle, dit-il, ont l’habitude de chasser un ancien amour par un nouveau, comme un clou par un autre.
Cicéron, au livre IV de ses Questions tusculanes* : enfin, généralement, il ne faut pas soigner les convalescents par un changement de lieu comme les malades. Car ils pensent chasser un amour ancien par un nouveau, comme un clou par un autre.
Jules Pollux, au livre IX*, écrit que cet adage est né d’un certain , que l’on appelle kündalismos, qui consistait à faire tomber un piquet planté dans de la terre boueuse en le frappant avec un autre piquet. Il cite ce proverbe par le vers suivant :

Le clou par un clou, le bâton par un bâton.

Par conséquent, ne limitons pas la place de cet adage à un vice par un autre, un mal par un autre, un dol par un autre, une violence par une autre, une insulte par une autre, mais chaque fois que nous éliminons une chose mauvaise grâce à une autre chose mauvaise. Comme par exemple quand nous écrasons les aiguillons des désirs par les travaux, quand nous étouffons une peine d’amour par d’autres peines plus importantes.
Eusèbe Contre Hiéroclès* : Il chasse les diables l’un par l’autre, comme on dit, par un diable, en faisant très certainement allusion à ce proverbe.
Et la sentence du mime Publius n’en est pas loin :

Un péril n’est jamais vaincu sans péril.

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modèle de composition du français Empty Faut-il translittérer les citations grecques ?

Message  asina_aurea Ven 15 Jan - 14:22

Il y a tout un débat sur la manière de translittérer le grec. Est-ce à dire qu'il faut translittérer, dans le texte français, les citations grecques ? Or le modèle de texte français ne comporte pas de translittération.

Merci de m'éclairer sur cette question.

asina_aurea

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Localisation : Essaouira - Maroc

http://asinusaureus.canalblog.com

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modèle de composition du français Empty transcription du grec

Message  Vladislav Sam 16 Jan - 12:42

Les citations grecques ne sont pas transcrites :
- celles qui sont traduites en latin ne sont données en français qu'une fois en tout et pour tout ;
- celles qui ne figurent qu'en grec dans le texte d'Erasme sont traduites en italiques ;
ne sont guère transcrits que des mots ou expressions isolés, lorsque l'économie de la traduction l'exige

(cf. "1. Consignes de composition").

Vladislav

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