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introduction de l'édition latine asd : I, les éditions

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introduction de l'édition latine asd : I, les éditions Empty introduction de l'édition latine asd : I, les éditions

Message  JCS Ven 8 Mai - 9:21

Il existe des études détaillées sur les Adagia d’Erasme ; l’œuvre célèbre de Margaret Mann Phillips The Adages of Erasmus (Cambridge, 1964) brosse un tableau des Adages en rapport avec la vie d’Erasme et son époque ; Theresia Payr offre dans son livre (Erasme, Ecrits choisis, 7ème volume, Darmstadt 1971, pp.XI-XXXIII) un excellent résumé en ce qui concerne les Adagia, mais pour les éditeurs des Adagia les recherches du Prof. Dr. F. Heinimann et du Dr. E.Kienzle, dont les retombées se trouvent dans les trois volumes ASD (1), sont incontournables. Leur méthode est déterminante et exemplaire. Les aspects philologiques des Adagia n’avaient encore jamais été traités de façon aussi complète que dans leurs commentaires des Adages. Il n’y aura donc rien d’étonnant à ce que je me réfère souvent aux trois volumes mentionnés.

I . Des Collectanea aux Adagiorum Chiliades de 1536 (2)

Le premier recueil d’adages d’Erasme, les Adagiorum Collectanea, qui parut en 1500 à Paris chez Joh. Philippi, fut bien accueilli par le public. Le petit livre qui comportait 820, et par la suite –à partir de l’édition de 1506- 838 Adagia, c’est-à-dire des proverbes, locutions proverbiales, métaphores et sentences, a été souvent réédité.(3)
Erasme aborde dans sa lettre de dédicace (Ep. 126) à William Blount, lord Mountjoy, son « Mécène », plusieurs considérations relatives aux Adagia : il nomme ses sources (4), attire l’attention sur le bénéfice qu’apporte la connaissance des adages ; il mentionne l’utilisation des adages dans les œuvres des écrivains antiques et chrétiens, thèmes qui le préoccupent encore par la suite, alors qu’il préparait en 1508 son Opus magnum.
Dès 1500 Erasme réfléchit à un plan pour une nouvelle version fortement élargie de son recueil de proverbes : « Video chiliades aliquot futuras, verum duas duntaxat, aut tres ad summum centurias emittere est animus » (Ep. 123, datée de mars 1500, ll.13-14) et « Concepi de facetiis, proverbiis sententiisque negocium. Degustamenta quaedam ad te dedi, quorum plus tria milia me annumeraturum brevi confido » (Ep. 125, datée du printemps 1500, ll. 39-41). Erasme rassembla par la suite des matériaux à Paris et en Angleterre, mais surtout après son arrivée en Italie, à Bologne (nov. 1506- nov 1507) et pendant l’année 1508 à Venise chez Alde. La collecte s’accrut de plus de trois mille proverbes.(5) Erasme nous fait dans son célèbre adagium 1001, Festina lente (LB II, 402C-406B), un rapport sur son séjour à Venise, sur Alde et les autres membres de la Neacademia, sur la marche de l’imprimerie et les sources grecques qu’il pouvait mettre à contribution : recueils grecs de proverbes, Hésiode, Plutarque, Athénée, le commentaire d’Eustathius sur Homère, Aélius Aristide et Théocrite avec des scolies, entre autres.(6) Après un court laps de temps (7) les Adagiorum Chiliades, qui ne présentent qu’une lointaine parenté avec les Collectanea, virent le jour. Les Collectanea dans le présent volume ne sont pris en considération que dans la mesure où dans le commentaire relatif aux différents adages le pendant issu des Collectanea est toujours évoqué, à supposer qu’il existe.(Cool
On peut suivre aisément le développement postérieur des Adagia en prenant les lettres préliminaires comme point de départ. La lettre de dédicace à William Blount, issue de la Aldina de 1508, Ep. 211 (9), a été reproduite en 1513 dans la première édition Froben (non autorisée.) Etant donné qu’il s’agissait ici d’une édition pirate, il va de soi qu’on n’y trouve pas de nouvelle préface d’Erasme (par la suite il rédigera souvent une nouvelle préface à une nouvelle édition. Cette édition avait été rapidement épuisée, et Johannes Froben réussit à mettre la main sur la nouvelle version augmentée et corrigée des Adagia qui était certainement destinée à l’imprimeur parisien Badius. (10) Sans changer la de la lettre d’introduction au lecteur (Ep. 269, en du 5 janvier 1513), Erasme confia à Froben l’impression de cette nouvelle édition (et de toutes les éditions à venir). Dans la Frobeniana de 1513 (répertoriée avec le signe s) le texte latin et surtout le texte grec de la version de 1508 avaient été corrigés en bien des endroits. Dans la première impression autorisée de Froben (B), qui reposait sur celle de 1513, beaucoup de fautes d’impression ont été corrigées, et d’assez nombreuses traductions ont été ajoutées aux citations grecques, comme nous l’apprend Erasme dans Ep. 269. De plus le texte autour des citations des auteurs « non passim obviis » est augmenté et de nouveaux adages sont ajoutés (pp. 30-31, ll. 209-223). Erasme ne nous raconte pas que dans cette édition B (de 1515) il a changé le caractère des Adagia : il a enchaîné de volumineuses digressions critiques sur l’époque, dans lesquelles il faisait la critique de l’Eglise et de la société de son temps, comme par exemple dans Adag. 201. (11)
Après l’édition de Bâle de 1515 (B) vinrent les éditions C (1517/1518), D (1520) et E (1523) ; pour ces éditions Erasme n’a pas écrit de nouvelle préface. C’est seulement dans l’édition F (1526), nettement enrichie, qu’ Ep. 269 a été remplacée par une nouvelle introduction ; Ep.1659. Même quand Erasme écrit : « In hoc argumenti genere corrigendi locupletandique nullus est finis » (p.33, ll. 268-269), l’imprimeur Froben promet au lecteur en page de titre que cette édition sera la dernière : « Hanc supremam manum putato et securus emito. » En contradiction avec cette déclaration parut en 1528 l’édition G corrigée et augmentée (dans Ep. 2022 Erasme présente ses excuses pour cette nouvelle mouture, p.36, ll. 337-338 : « Errorem agnosco, perfidiae crimen deprecor ») et en l’an 1533 derechef un nouveau tirage (H) remanié, cf. Ep. 2773. Au cours de la dernière année de la vie d’Erasme fut publiée la dernière édition autorisée (I) ; dans ce tirage on ne trouve que des ajouts minimes.
Il existe, en-dehors de celles qu’on a nommées (s A-I) d’autres éditions : en 1514 parurent deux reproductions de la Aldina de 1508 à Ferrare et Tübingen (cf. Ep. 269, n.ll. 119-120.) Gryphius à Lyon a reproduit l’ensemble de l’œuvre deux fois (12) et Sessa à Venise une fois. (13) Une Aldina de 1520 (= Froben C) est sans signification pour l’établissement du texte, tout comme les autres éditions nommées dans ce paragraphe. Les volumineux Adagia 2201, 2601 et 3001 (Dulce bellum inexpertis) portant sur la critique du temps ont été publiés par Froben dans une édition spéciale. (14)
Deux importantes éditions postérieures seront mentionnées en relation avec l’apparat critique.

Notes
(1) ASD II, 4, 5, 6.
(2) Les éditions de 1508 à 1523 (et l’édition de 1536) portent le titre d’Adagiorum chiliades, celles de 1526 à 1533 d’Adagiorum Opus. Par Adagia je désigne toutes les éditions de 1508 à 1536 ; les Adagiorum Collectanea sont appelés Collectanea.
(3) BB E 54 (1500 Joh. Philippi); BB E 56-81. 83-88 (l’édition élargie de 1506.)
(4) Ep. 126, ll. 61-143. Une série d’œuvres des auteurs classiques latins et humanistes se trouvait à sa disposition. Erasme disposait de très peu de sources grecques : F. Heinimann, Sur les commencements de la parémiologie humaniste, dans Catalepton. Hommage à Bernhard Wyss, Bâle, 1985, pp.158-182 et Proleg. n.ll. 206-207.
(5) Sur le nombre précis de proverbes : Heinimann, ASD II, 4 p. 7.
(6) A ce sujet : D. Geanakoplos, Erasmus and the Aldine Academy of Venice, in Greek, Roman and Byzantine studies 3 (1960), pp. 107-134. Idem, Greek Scholars in Venice, Cambridge Mass., 1962, pp.256-278. Voir les remarques sur Ep. 269, ll. 163 à 166.
(7) Sur la : Ep. 269, n.ll. 160-161.
(Cool Je suis ( comme en ASD, II, 4,5,6) dans la numérotation des Collectanea l’édition de 1506, dont les éditeurs des Adagia doivent leur texte (avec apparat critique et justification des sources) à Sir Roger Mynors. Cf. ASD II, 4, p. 6, n.9.
(9) Cette lettre à William Blount se trouve dans toutes les éditions (c’est-à-dire A-I). Les tirages de 1528, 1533 et 1536 contiennent aussi une lettre de dédicace (Ep. 2023) à Charles Blount, le fils de William. Après la mort de William (1534) Charles est l’unique destinataire de la dédicace. Voir les remarques sur Ep. 2023 et 3092.
(10) Voir à ce sujet la remarque introduisant Ep. 269 et Heinimann-Kienzle, ASD II, 4, p.7, n.15.
(11) Voir la remarque d’introduction à Adag. 201. Voir aussi Adag. 2201 (Sileni Alcibiadis), ASD II, 5, p. 159 sqq. et Adag. 2601 (Scarabeus aquilam quaerit), ASD II, 6, p. 396 sqq. avec le commentaire qui s’y rapporte.
(12) Cf. Ep. 2022, n.l. 325 et Heinimann-Kienzle, ASD II, 4, p.8, n. 20.
(13) Cf. Heinimann-Kienzle, ASD II, 4, p. 8, n. 21. Cela concerne un tirage de l’année 1522, qui n’est pas mentionné en BB.
(14) BB E 259 et 212.

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